Abécédaire
du développement social territorial
- ACTEUR
: le développement social peut s’évaluer à
l’aune de la place accordée aux acteurs, tous les acteurs,
population comprise. Pas de développement social par conséquent
si les personnes ne sont pas reconnues comme disposant de la capacité
de porter un regard intelligent sur les situations qu’elle vivent
et de forger ainsi le projet qui les concerne.
- DIAGNOSTIC SOCIAL
PARTAGÉ : démarche de production de
connaissance sociale destinée à appréhender les
caractéristiques d’une réalité sociale.
Dans une visée de développement social, créer
une dynamique d’acteurs est au moins aussi important que de
connaître la réalité sociale à transformer.
Faire un diagnostic implique par conséquent la participation
du plus grand nombre des acteurs. On parle de diagnostic partagé.
Et l’éventuel projet qui peut naître d’un
tel diagnostic sera d’autant plus réalisable qu’il
aura toute chance ainsi d’être co-porté.
- DURÉE :
A la différence d’une action de traitement de problème
social dont il peut être possible de mesurer rapidement les
effets, le développement social, par la multiplicité
des opérations génératrices de sa synergie, réclame
une inscription dans la durée. Toutes les formes de contractualisation
susceptibles de donner du temps à l’installation de la
logique de développement seront les bienvenues.
- ÉVALUATION
STRATÉGIQUE : elle permet l’analyse de
la faisabilité des projets au regard des spécificités
de l’environnement externe dans lequel ils s’inscrivent
et leur amélioration par une optimisation des moyens internes
mobilisables et par une clarification du positionnement politique
institutionnel.
- EXPERTISE SOCIALE
: c’est la capacité qu’il convient de reconnaître
à tout acteur de produire de la connaissance sociale sur les
réalités auxquelles il est confronté quotidiennement.
Cela suppose des espaces – temps et lieux – d’organisation
de la parole, de capitalisation de l’information, d’analyse,
de problématisation, et de formulation de propositions d’action
argumentée.
- FINALITÉS
: elles donnent le sens (orientation du projet et signification de
l’action). L’héritage des logiques assistancielles
organisées sous une forme distributive et descendante ne favorise
pas les approches participatives de développement social. Clarifier
les finalités d’un projet de développement d’après
les représentations qu’il suscite pour les différents
acteurs est un préalable indispensable à la motivation
et par conséquent à l’adhésion du plus
grand nombre.
- PROBLÉMATISATION
: à la différence des « actions-réflexe
» déclenchées par l’urgence d’un problème,
l’action issue d’un diagnostic problématisé
bénéficie du repérage de ce que l’on peut
appeler « les angles les plus pertinents » pour entreprendre
le mettre en œuvre le développement.
- STRATÉGIE
: appelée aussi l’instance du changement,
la stratégie est l’ensemble des décisions et dispositions
relatives au choix des ressources et des moyens au service d’un
objectif. Dans la mise en œuvre d’un processus de développement
social territorial, l’étendue et la complexité
des problématiques et des enjeux autant que la diversité
des acteurs engagés n’autorisent pas un management binaire
du projet de type décision-exécution de l’action
mais la réflexion sur « les chemins à emprunter
» pour que se réalise au mieux le co-portage de l’action.