Repères méthodologiques
A la différence
des modèles institués qui ont structuré l’action
sociale dans sa fonction de contribution à la production de
la société et à la cohésion sociale, la
démarche de Développement Social Territorial se distingue
par au moins quatre approches caractéristiques :
1.
une approche sociale,
non pas le social dans son acception assistancielle ciblé sur
les populations en difficulté, mais le « travail social
» au sens de ce qui fait société, c'est-à-dire
ce qui concerne l’ensemble des membres d’une collectivité
(locale ou territoriale) ou d’une communauté nationale.
Aux approches parcellaires sur publics cibles des modèles classiques
d’intervention sociale, le DST propose une approche globale
qui reconnaît la valeur des interactions dans le faire société.
2.
une approche globale et multi-acteurs qui inverse
les logiques d’action fondées sur la certitude de la
toute puissance d’un seul acteur à traiter les problèmes
ou à satisfaire les besoins. Toute puissance relative cependant
puisque reposant sur un principe de découpage des besoins,
des compétences et des territoires et confinant chacun des
acteurs dans sa compétence très spécialisée.
Aux conceptions d’un social gérable par segmentations,
le DST propose une approche globale, transversale et de mutualisation
: de connaissance partagée des besoins, de compréhension
des causes des problèmes, d’élaboration concertée
des actions et de mobilisation des moyens.
3.
une approche participative
qui prend appui sur un postulat éthique : reconnaissant à
chaque individu la capacité de dire la réalité
et, ce disant, d’être acteur de son devenir, le DST se
distingue nettement des logiques d’action affirmant l’exclusive
compétence des politiques et des institutions à définir
les réponses à la demande sociale. Au fondement de la
notion de projet cette éthique du travail social conduit naturellement,
par la participation, à la définition d’un projet
partagé de développement social.
4.
une approche dynamique sans laquelle le changement,
ou la plus value sociale, relève plus d’une procédure
d’aménagement du territoire que d’un processus
de développement social. Ce qui revient à appréhender
le territoire non plus comme objet et cible d’intervention mais,
outre sa qualité d’espace de vie sociale, comme entité-ressource
de la production de projets et comme support de la confrontation des
politiques et des acteurs, population comprise. Confrontation au service
de la définition d’un projet partagé.
Ainsi cette dynamique d’acteurs transforme l’intervention
sur le territoire, descendante et distributive, en innovation produite
par le territoire, participative, concertée et négociée.
En
résumé, la novation apportée par le développement
social territorial dans les modalités de l’intervention
sociale :